Emile Cohl

Emile Cohl fut le pionnier méconnu du cinéma d’animation L’occasion de découvrir en vidéo la version restaurée de « Fantasmagorie », une pépite historique restaurée par Gaumont.

Pour voir le film, cliquez sur l’image

On peut entrer dans l’histoire du cinéma à tout âge : Emile Cohl a 51 ans lorsqu’il signe Fantasmagorie, petite fantaisie de moins de deux minutes, considérée comme le premier « dessin animé cinématographique » . Auparavant, il a exercé une foule de métiers (apprenti bijoutier, caricaturiste, journaliste, photographe, scénariste..). Ce qui va décider de sa nouvelle carrière, c’est la découverte d’un court-métrage américain qui fait sensation à Paris (L’Hôtel hanté, de James Stuart Blackton. 1907). On y voit en effet le mobilier d’un hôtel bouger tout seul, comme par magie. Le public connaissait les féeries de Méliès, mais il n’avait encore jamais vu d’objets animés. Les caméras étaient encore actionnées à la manivelle et – douze ans après l’invention du cinéma ! – on venait enfin d’inventer le « one turn, one picture » (en France : « le tour de manivelle ») qui permettait de filmer image par image. Cohl se dit alors qu’un procédé si spectaculaire avec des objets le serait encore plus avec des dessins. Ainsi naquit Fantasmagorie.

Première image du film : la main de l’auteur dessine un petit clown en blanc sur fond noir. Celui-ci se dédouble en un petit bonhomme rondouillard, qui tombe sur un fauteuil dans une salle de spectacle. La suite est inracontable, suite de métamorphoses graphiques (aux Etats-Unis, le film fut rebaptisé Metamorphosis) avec un savoureux côté « marabout-de-ficelle », dans un foisonnement d’idées surréalistes avant la lettre.

Cohl avait travaillé de façon artisanale, sa caméra vissée sur pied, les quelque mille dessins du film étant fixés un à un sur une planche verticale, en se repérant sans doute avec des épingles. Plus tard, il inventera le premier « banc-titre » (avec caméra surplombant les dessins posés à plat sur une table).

La première projection eut lieu le 17 août 1908 au Théâtre du Gymnase…. il donc n’est pas inutile de rappeler que la joyeuse vitalité (toujours intacte) de ce petit film eut une influence décisive sur des cinéastes comme Len Lye, Norman Mac Laren, Winsor MacCay… Et Walt Disney lui même qui, le jour où on lui remit la légion d’honneur, rendra hommage à Emile Cohl… lequel mourut oublié et dans la misère en 1938.

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