Charlie Chaplin

The Gold Rush   Charlie Chaplin a écrit, produit, réalisé et joué dans  The Gold Rush

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Chaplin a dit à plusieurs reprises que c’est le film dont il souhaitait le plus se souvenir. 

La Ruée vers l’or est une véritable pépite du cinéma, de celles qui nous réchauffent le cœur. Voir et revoir ce film en famille nous donne à vivre le plaisir du cinéma, dans tout son humanisme. Plus grand succès de Charles Chaplin à ce jour, le film recèle des trésors d’inventivité, avec une variété de gags qui ravissent et enchantent. Il faut souligner ici combien Charles Chaplin a su filmer les animaux comme autant de compagnons de route, dans une tendre intimité. De l’ours au chien, de la poule aux chiens loups, mais aussi des chercheurs d’or aux danseurs de salon, tout se mêlent et se mélangent dans ce monde où le plus fort n’est pas toujours celui que l’on croit. Lorsque Charlot joue avec l’ours, où lorsque lui-même devient une poule sur patte, ce jeu avec l’animal est pour nous l’expérience de notre condition humaine, dans une simplicité et un respect assez fort et beau. Si la bestialité surgit, elle n’est jamais du côté de l’animal, mais hélas souvent le fait de l’homme, dévoré par sa rapacité. Le cinéaste met en évidence la complexité des rapports entre les personnes, entre le sourire complice, l’éclat de rire revigorant et parfois quelques larmes… Avec ce petit homme égaré dans cette immensité neigeuse, hostile et chaleureuse en même temps, nous voilà cheminant avec lui. Tout le monde rêve d’avoir sa part du butin. L’or semble rendre fous les hommes mais pour Charlot, c’est l’amour qui fait battre encore plus fort son cœur.
Comme toujours avec Charles Chaplin, ses films s’inspirent de tout ce qu’il observe et ressent. Avant tout processus de création il rêve et imagine ses films, dans une inspiration qui s’ancre dans le réel. Pour La ruée vers l’or, l’idée lui est venu un soir où il participait à un dîner avec ses grands amis de cinéma, Marie Pickford et son époux Douglas Fairbanks. Ces deux très grandes célébrités lui montrent des stéréogrammes (des images en relief) où des hommes peinent à gravir une montagne enneigée, lors de la ruée vers l’or au XIXe siècle dans le Klondike. Cette humanité affamée et écrasée par la nature glaciale, il saura la relier à un autre fait divers : en 1846, une expédition d’émigrants se retrouvent bloqués dans la Sierra Nevada. La faim, le froid et l’isolement font des ravages. Après les animaux tués et mangés, certains survivent en dévorant les cadavres d’enfants, de femmes, d’hommes et même de leurs chaussures. Charles Chaplin a trouvé la matière pour réaliser son oeuvre. Plusieurs séquences sont entrées dans l’histoire du ­cinéma : les prospecteurs qui mangent leurs souliers ; la cabane au bord du précipice mais surtout le rêve de Charlot exécutant la danse des petits pains, véritable scène d’anthologie, poétiquement belle et jamais égalée.

Nanouk.fr

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