Le Folioscpope

Folioscope, feuilletoscope, Kinéographe… Ces petites illusions d’optique ont autant de noms que de brevets déposés autour du concept, en vogue entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe, parallèlement au développement du cinématographe. Aujourd’hui mieux connus sous le nom de flip books, ces petits livres permettant de donner vie à un dessin ont annoncé les débuts de l’animation. Le folioscope (ou flip-book) est sans nul doute l’objet du pré-cinéma le plus connu du grand public. Ce livre animé, qui décompose le mouvement, permet de comprendre simplement les principes de base du cinéma. 

Le procédé est plus que simple, mais ingénieux : quelques dessins ou photographies suivent le déroulement d’une action, et la persistance rétinienne fait le reste. En faisant défiler rapidement les pages d’un petit livre, le quidam de la fin du XIXe siècle pouvait assister aux prémices du cinéma, après l’achat d’un folioscope.

Le premier exemple de ce genre éditorial apparaît au Royaume-Uni, revendiqué par John Barnes Linnett en 1868, sous le nom de Kinéographe. À sa mort, le brevet sera revendu à un Américain qui le baptisera Flip Book. En Allemagne il s’appelle daumenkino. En France, c’est le fabricant de jouets Charles Auguste Watilliaux qui s’empare le premier de cette technologie, en 1896.

Entre la fin du XIXe siècle et pendant la première moitié du XXe, ces petits livres (aussi nommés Movie pictures) deviennent les vecteurs de tout ce que va porter le cinéma et la télévision, des années plus tard. Événements historiques ou sportifs, publicité, sketchs, westerns, cartoons…

L’arrivée du cinéma ne coupera pas immédiatement le marché : des adaptations de dessins animés sont publiées sous cette forme, et des scènes de certains films, comme Le Champion de Charlie Chaplin, reprises dans un format relié.

Mais ce qui fait le charme de ce jouet, c’est que sa fabrication est à la portée de chacun.

Atelier pour les plus petits : fabrication d’un feuilloscope

Matériel nécessaire :
– une feuille de papier
– des crayons de couleur

On peut débuter avec la création d’un feuilloscope, sorte de folioscope simplifié. Il s’agit d’une simple bande de papier qui propose deux étapes d’un mouvement.
Réalisation : prendre une bande de papier et la plier en deux. Faire un dessin simple sur la partie intérieure. Replier la feuille sur le dessin et faire un autre dessin différent. Enrouler la feuille du dessus autour d’un crayon et faire glisser le dessin 2 sur le dessin 1.

Exemples de dessins qui fonctionnent bien :
Un oiseau les ailes en haut / un oiseau les ailes en bas.
Un visage qui sourit / un visage qui pleure.
Un footballeur devant la balle / un footballeur qui tape la balle.

C’est le même principe que pour le phénakistiscope : les images se distinguent l’une de l’autre, grâce au passage d’une feuille à l’autre qui fait office d’obturation. La complémentarité des deux images montrées très vite permet au cerveau d’inventer un mouvement qui n’existe pas. Ce phénomène s’appelle l’effet phi. Cette illusion de mouvement est au cœur même du cinéma.

ATELIER  : FABRICATION D’UN FOLIOSCOPE

Matériel nécessaire
– des crayons de couleur
– des feuilles de papier ou des post-it
– des ciseaux, une agrafeuse ou une pince à dessin

Commencer par créer le support (un petit carnet par exemple). Déterminer le nombre de pages nécessaires (cela dépend de votre histoire, de votre séquence).
Pour fabriquer un folioscope, il faut commencer par la dernière page.
Dessiner une étape du mouvement sur chacune des pages en remontant jusqu’à la première. On peut suivre pas à pas l’évolution de son dessin en s’aidant de la transparence de la feuille qui le recouvre.

En ligne, on retrouve plusieurs tutoriels qui expliquent la fabrication de a à z.

On peut apprendre à le concevoir sous forme de carnet ou à l’aide de l’ordinateur : atelier en ligne.

Astuces : si l’on veut fabriquer un petit carnet, il faut que le papier soit à la fois épais et souple (papier bristol). Un papier trop fin défile mal, un papier trop épais n’est pas assez souple.
On peut aussi coller de petites feuilles de papier ordinaire sur un simple carnet, cela donnera aux feuilles la rigidité et la souplesse nécessaire.

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Pour relier les feuilles, utilisez ce type de pince… C’est juste parfait!

Variantes
Réaliser un folioscope peut aussi se faire à partir d’un livre abandonné : on ne peut dessiner bien sûr que sur les coins de pages (là où il n’y a aucun caractère).
On peut utiliser des photographies (ou photogrammes) successives et classées par ordre chronologique pour illustrer la décomposition d’une scène.

Si vous ne voulez pas dessiner, vous pouvez également télécharger des modèles à reconstituer.

Le logiciel spécialisé Flipbook Printer permet de créer et de customiser son folioscope.

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