Michaël Dudok De Wit

Père et fille –   Le court métrage déchirant racontant l’histoire d’un père qui dit au-revoir à sa fille et s’en va. Elle attend son retour des jours, des saisons, des années… de Michaël Dudok De Wit ce film a remporté l’Oscar 2000 du court métrage d’animation.

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Ce court-métrage se distingue de la sélection par la charge émotive qu’il dégage. L’histoire racontée, celle de l’affection d’une fille pour son père mais aussi celle de la perte d’un être cher, peut serrer le cœur du spectateur. Mais ce sont surtout des choix de réalisation en parfaite symbiose avec l’histoire racontée qui sont à l’origine de la douceur et la mélancolie qui émanent du film.

La musique de Normand Roger qui enveloppe totalement le film et occupe toute la bande son (pas de bruits ou de paroles) joue un rôle très expressif. Jouée au piano et à l’accordéon, elle est construite, comme le film, selon le principe de la ritournelle.

L’histoire se structure autour du motif du cercle qui irrigue le film. Une importance remarquable est accordée à cette forme plastique : la roue des vélos, un détail a priori, est le seul élément souligné par des gros plans. La roue apparaît en surimpression au dessus d’un personnage puis revient au générique de fin. De même, le sens de déplacement des personnages, de droite à gauche qui contrarie notre mode de lecture occidental implique un retour dans le passé. Nous sommes projetés dans un âge d’or, l’enfance, à la recherche d’un temps perdu.

Le réalisateur a choisi de réaliser un lavis pour représenter ses décors. Cette technique consiste à diluer plus ou moins une couleur afin d’obtenir des dégradés et des effets de fondus. Contrairement à Au premier dimanche d’août où la peinture était matière et couleur, Father and daughter joue plutôt sur l’intensité de la couleur présente en couche infime.
Les bruns, les sépias, les orangés de chaque plan sont délicatement harmonisés grâce à des raccords en fondus. Pour lier les plans entre eux lors du montage, le réalisateur a souvent préféré ce type de raccord au traditionnel raccord cut. Ce choix donne non seulement l’impression du temps qui passe (pour condenser une vie en 9 minutes, ce court film a recourt à d’importantes ellipses) mais diffuse également une grande sérénité. En effet, le fondu permet de passer d’un plan à un autre en douceur : le premier plan disparaît progressivement à mesure que le second apparaît.

Transmettre le cinéma

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