Histoire du Cinéma d’animation

Je vous propose de revenir sur l’histoire de cette forme de cinéma singulière suivant une frise proposée par le site UPOPI (Textes : Simon Gilardi, Denis Walgenwitz. Réalisation : Ciclic en partenariat avec le Conseil général d’Eure-et-Loir, 2014.) .

Aujourd’hui, dernier opus de cette grande histoire …

L’animation est partout

Le développement des technologies numériques et leur démocratisation provoquent une augmentation considérable de la production d’images animées.
L’animation est massivement utilisée pour l’habillage des programmes télévisuels et des sites internet. Par ailleurs, bricolés à l’appareil photo et au téléphone à l’aide de logiciels libres, des films amateurs déferlent sur le net, utilisant souvent l’animation en volume (couramment appelée animation en stop motion).

Au cinéma, l’industrie des effets spéciaux continue de recourir à l’image par image, au point que bon nombre de films apparemment réalisés en prise de vues réelles relèvent peut-être davantage de l’animation.

En marge de l’animation utilitaire, des auteurs continuent de faire vivre leur imaginaire grâce aux possibilités infinies de l’image par image, expérimentant tant au niveau des techniques que des genres cinématographiques.

L’animation se mondialise. La Corée du sud, les Philippines et l’Inde prennent une grande place dans les coproductions, notamment du fait du faible coût de leur main d’oeuvre, tandis que l’on voit surgir des longs métrages de pays inhabituels, comme l’Afrique du sud ou le Zimbabwe (The Legend of the Sky Kingdom, Roger Hawkins). L’Amerique Latine n’est pas en reste avec une émergence, encore fragile, du Brésil et de l’Argentine (Mercano le martien de Juan Antin 2001) notamment.

2008 – Documentaire

À la sortie de Valse avec Bachir, on s’étonne qu’un documentaire puisse être réalisé en animation. Pourtant, celle-ci a très tôt servi la représentation du réel.
L’image par image permet de montrer ce qu’on ne pourrait pas montrer autrement : dans Lucanus Cervus (1910), Starevitch fait jouer par des insectes naturalisés un combat que les vivants refusaient de reproduire. Avec le time-lapse on observe sur un temps court des phénomènes très lents. On reconstitue aussi en animation ce qu’une caméra n’a pas capté, comme Le Naufrage du Lusitania (Winsor McCay, 1918).
Récemment, le documentaire animé a souvent pris la forme d’un témoignage réel illustré par des images inventées : les séries Aardman en pâte à modeler (Conversation Pieces), Ryan (Chris Landreth, 2004)… Certains réalisateurs comme Jonas Odell se sont même spécialisés dans le genre.

Valse avec Bachir, Ari Folman, 2008, édité en vidéo par Les éditions Montparnasse

2012 – Mélange des techniques

Le Voyage de monsieur Crulic remporte le cristal d’or du meilleur long métrage au festival d’Annecy. Ce film utilise de nombreuses techniques d’animation : papier découpé, dessin, photographie, peinture…Il illustre une tendance récente de l’animation à associer plusieurs techniques dans une même œuvre, au point qu’il devient parfois difficile de les distinguer.
Par ailleurs, même dans un film apparemment homogène comme Ernest et Célestine, plusieurs techniques sont associées (dessin, peinture) et on associe des éléments hétérogènes (personnages / décors ; contours / couleurs) lors d’une étape devenue essentielle dans la majorité des films : le compositing.

Le Voyage de Monsieur Crulic, Anca Damian, 2012

2013 – Les oubliés de la frise

Cette frise ne prétend pas à l’exhaustivité. Bon nombre de réalisateurs talentueux y sont cités, mais bien d’autres ont été laissés de côté. En voici une liste arbitraire et forcément incomplète, histoire de ne pas conclure : Bruno Bozzetto, Piotr Kamler, Raoul Servais, Pritt Pärn, John Halas et Joy Batchelor, Frederic Back, Piotr Dumala, Co Hoedeman, Barry Purves, Paul Grimault, Berthold Bartosch… Mais que vous découvrirez un jour, j’en suis sur. En attendant un autre et dernier court métrage, qui prouve si besoin en est à quel point l’animation est partout…

 

Petite bibliographie non exhaustive sur le sujet de l’animation:

. Giannalberto Bendazzi, Cartoons, le cinéma d’animation (1892-1992), Liana Levi, 1991
. Bernard Clarens (dir.), André Martin, 1925-1994 : écrits sur l’animation, tome 1, Dreamland, coll. Image par image, 2000
. Olivier Cotte, 100 ans de cinéma d’animation, Dunod, coll. Hors Collection, 2015
. Sébastien Denis, Le Cinéma d’animation, Armand Colin, coll. Cinéma/Arts visuels, 2007
. Bernard Génin, Le Cinéma d’animation, Cahiers du cinéma/CNDP, coll. Les Petits Cahiers, 2005
. Hervé Joubert-Laurencin, La Lettre volante : quatre essais sur le cinéma d’animation, Presses de la Sorbonne nouvelle, coll. L’Œil vivant, 1997
. Hervé Joubert-Laurencin, Quatre films de Hayao Miyazaki : Mon voisin Totoro – Porco Rosso – Le Voyage de Chihiro – Ponyo sur la falaise, Exhibitions International, coll. Côté cinéma, 2012
. Jean-Pierre Pagliano, Paul Grimault, Lherminier, coll. Le Cinéma et ses hommes, 1986 ; rééd. Dreamland, 1997.
(Source : Upopi)

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