Josep

Février 1939. Submergé par le flot de Républicains fuyant la dictature franquiste, le gouvernement français les parque dans des camps. Deux hommes séparés par les barbelés vont se lier d’amitié. L’un est gendarme, l’autre est dessinateur. De Barcelone à New York, l’histoire vraie de Josep Bartolí, combattant antifranquiste et artiste d’exception

Quand un dessinateur qui prend les crayons pour évoquer la vie et l’œuvre d’un autre dessinateur, on peut atteindre des sommets artistiques ! Et c’est tout à fait ici le cas, car la respectueuse révérence du dessinateur Aurel à Josep Bartoli est bien plus qu’un simple éloge animé, plus qu’un simple hommage en film dessiné.

Chacun le sait, Aurel est devenu un dessinateur talentueux et inévitable. Cela n’échappe pas aux lecteurs réguliers du Monde (Diplo ou pas), et autres journaux, du Canard Enchaîné à Politis… ni même aux bédéistes…. et encore moins au public Chaurien qui l’on croisé souvent au Festival du dessin de presse et de la caricature organisé par la très volontariste association « Los Croquignous ».

Ce que raconte ce premier long métrage, c’est un destin qu’on retrouve entre les lignes d’une page d’Histoire trop rarement évoquée, celle de La Retirada ou l’exil républicain espagnol, une période bien trouble. Mais il faut savoir lire entre les lignes ! Sur nos territoires, de nos plages à nos campagnes, on parqua bel et bien, dans des camps qu’on peut qualifier de concentration, les résistants républicains espagnols venus chercher refuge en France…

Ça c’est pour le fond… et en soi c’est déjà du lourd !

Sans jeux de mot maintenant sur la forme, ce film est incroyablement touchant à… dessein !

On y mêle de nombreuses formes et d’approches de l’art pictural, on y voit Josep Bartoli dessiner avec tout ce qui lui tombe dans les mains, mais aussi dessiner sur tout et aussi surtout dessiner ! Pour témoigner et remplir un devoir de mémoire. Mais aussi en guise de thérapie, dessiner pour ne pas oublier mais aussi dessiner pour continuer de pouvoir rêver, rêver et vivre. Dessiner comme une nécessité, pour figer la réalité, la fixer sur le papier. Pour se l’approprier puis, s’en libérer…

L’animation passe parfois par des images et de dessins fixes pour évoquer le passé, afin de nous permettre de les et nous situer dans un temps d’histoire, un temps où les œuvres de Josep Bartoli trouvent remarquablement leur place de manière fluide et naturelle ; puis sans même s’en apercevoir, elle imprime un nouveau rythme d’animation, elle change de couleur de couleurs, de sonorité pour nous ramener tantôt à un temps plus présent, tantôt vers un univers plus onirique et/ou abstrait (je n’en dirais pas plus).

Rarement nous n’avons vu la presse se ranger ainsi en ordre de bataille pour défendre d’une seule voix un film (qui plus est un film dit « d’animation »)… Josep est juste un film exceptionnel, beau, gracieux touchant et insolent… A voir absolument.

Et dans l’ombre de ce film, je recommande à chacun de regarder, dès qu’il le pourra, le très instructif documentaire « Bartoli, le dessin pour mémoire » de Vincent Marie… Des élèves du collège Fontanilles et du Lycée Germaine Tillon auront le privilège de le voir en présence du réalisateur à la suite de la diffusion en salle de Josep !

Ouverture du festival Cinéma d’Automne Mercredi 7 Octobre en présence de son réalisateur Aurel

En savoir plus sur www.cinemadautomne.fr

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