La chronophotographie

Ça y est, on y est presque… Le cinéma va bientôt naître…

Et curieusement encore, c’est la science qui va faire son œuvre… avant même l’art ! Etienne Jules Marey est un physiologiste renommé et novateur dans sa discipline ;  il était professeur au collège de France et promoteur de la méthode graphique qui permet l’étude, par l’enregistrement graphique, des mouvement des êtres animés (vol des oiseaux, allure du cheval et le locomotion de l’homme). En résumé, il associe la photographie aux recherches en optique sur la représentation du mouvement. En 1881 il adopte de la photographie instantanée, une nouveauté technique comme moyen d’enregistrement. Jusqu’alors, les procédés utilisés ne permettaient pas d’obtenir une image instantanée. Pour exemple, la première photographie réalisée en 1826 par Nicéphore Nièpce fut réalisée avec un temps de pose de 8 heures ! Avec Daguerre, en 1839, le temps de pose est réduit à plusieurs dizaines de minutes. Faire le portrait photo d’un personnage l’obligeait à rester longtemps immobile.

Grâce à ce nouveau procédé, une photo peut désormais être réalisée en moins d’une seconde, condition indispensable pour pouvoir enregistrer le mouvement. En 1878, Edward Muybridge avait réussi ainsi à obtenir plusieurs clichés successifs d’un cheval au galop, en multipliant le nombre d’appareils photos (il y a autant d’appareils que de clichés).

Etienne Jules Marey invente la chronophotographie, répétition des prises de vues sur une même plaque photographique. Pour mieux comprendre les mouvements, il photographie d’abord sur une plaque fixe les différentes phases d’un même mouvement. Plus tard, il utilise une plaque mobile permettant d’obtenir jusqu’à 50 photos, à un rythme de 20 images par seconde. Il obtient ainsi, à des fins strictement scientifiques, des images inédites, déconcertantes et insolites, où le temps paraît à la fois s’arrêter et se démultiplier, où les mouvements les plus anodins de l’homme, du cheval, de l’oiseau, prennent des formes fantomales. Son iconographie est largement diffusée par les magazines éducation, et elle finit par dépasser ses intentions analytiques. Dès lors, par un nouveau retournement méthodologique, il réalise en 1888 la chronophotographie sur pellicule mobile, énoncé de la procédure cinématographique qui sera perfectionnée par d’autres en 1895. La persuasion visuelle des images de Marey est paradoxale : déliées d’intention esthétique, ses images invitent à une rêverie extatique du mouvement et du temps. Mais Etienne Jules Marey est un scientifique avant tout, il ne poursuit pas ses recherches pour projeter ses clichés, n’ayant pas l’intuition du spectacle cinématographique à venir.

Tout ceci n’est pas tombé dans des yeux d’aveugles… certains en effet vont en profiter pour inventer le CINEMA !

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